Draft 2020: Les deux premiers tours.

On ne vous l’apprend plus, tout fan des Rangers attendait le mardi 6 octobre 2020 avec impatience, et pour la seconde année consécutive, il ne fallait pas patienter trop longtemps pour découvrir la première recrue de la cession 2020. On va faire semblant de garder le suspense quelques instants de plus, et pour se faire pardonner, nous passerons en revue la totalité des sélectionnés de l’année, en débutant aujourd’hui par les deux premiers tours. Allez, première salve.

Comme on l’a dit, il était de renommée publique depuis quelques semaines que le premier choix de la draft 2020 irait à New York. S’il y a toujours un peu de suspense au sujet du nom retenu, cette saison, le choix était censé être fait d’ores et déjà au préalable avec Alexis Lafrenière.

Choix N°1: Alexis Lafrénière – (Ailier Gauche – Canada)

Avec le choix numéro 1, provenant de l’Océanic de Rimouski, les NY Rangers sont fiers de sélectionner … Alexis Lafrenière

Le Graal de tous les tankeurs, équipes en difficulté, ou mauvais élèves de cette saison tronquée 2019/2020, le premier choix cette année est sans aucun doute supérieur à sa suite. Si Quinton Byfield reste un sérieux candidat, et aurait pu remplir les besoins des Blueshirts, de part son poste de centre, son gabarit et sa puissance, Alexis Lafrenière, c’est le talent exceptionnel que toute la ligue enviait.

1m86 pour 87 kgs, ce n’est pas un gros gabarit mais un profil mobile avec une protection de puck au dessus de la moyenne. Capable de prendre des décisions rapidement, il désarçonne les défenseurs adverses par sa rapidité d’exécution. Avec 217 points dont 72 points en 113 matchs, soit 2 saisons avec Rimouski, le jeune québécois de 18 ans est aussi international moins de 20 ans. Il est sur 11 points lors des 10 dernières rencontres (2 championnats du monde Junior), dont 10 points (4 buts et 6 assistances) en 5 rencontres cette saison.

Si sa sélection a pu être contestée lorsque la loterie a donné le choix N°1 aux Rangers, de part notamment son poste d’ailier, alors que les NYR ont de gros besoins au centre, Jeff Gorton a écouté les offres, mais n’a pas cédé aux tentations. La constitution de l’effectif fait que l’aile gauche est déjà chargée avec Chris Kreider et Artemi Panarin, mais Alexis Lafrenière n’a que 18 ans. Le temps qu’il se fasse à la NHL, et qu’il entre dans son prime, les contrats de Kreider et Panarin seront terminés, “LAF” aura le rôle qui lui est dévolu, et aura eu le temps nécessaire pour progresser. Autrement dit, le timing semble parfait..

Choix N°19: Braden Schneider (Défenseur – Canada)

Initialement, les Rangers disposaient du pick N°22 et avaient claironné que tout était possible le concernant. Si le choix d’un défenseur droit, avec un profil robuste, et dont le physique semble être la qualité numéro une n’apparaît pas comme une évidence absolue à ce stade, les NYR ont paru suivre ce joueur de manière très insistante.

Mais voilà, en creusant, Braden Schneider, 19 ans, apparaît moins loin de la NHL que certains espoirs de la franchise draftés les années précédentes. Il paraît mobile et assez discipliné pour un défenseur aussi centré sur l’impact physique. Il utilise sa taille pour empêcher ses adversaires de progresser vers l’avant, et semble assez bon pour orienter son vis-à-vis vers la rembarde, où l’autre n’a plus d’autre choix que de se débarrasser du palet, et prendre une charge, souvent propre par la gaillard.

Il est également bon manieur de crosse dans ses interventions défensives pour éviter d’avoir à systématiquement jouer des coudes. Ce qui semble gêner la communauté reste le choix de ce joueur-là aussi tôt dans le repêchage, surtout avec les talents qui restaient en course.

Avec ses 1M87 pour 95 Kgs, le jeune canadien a un profil à la Marc Staal. Ce type de défenseurs défensifs 2.0 plaît à David Quinn, qui loue le “grit”, à savoir cette dureté parfois nécessaire. Et si le hockey et la NHL tendent à changer, avec des défenseurs mobiles, manieurs de palets, et plus centrés sur l’intelligence de jeu, les sorties / entrées de zones en contrôle, que par les chocs à la bleue, posséder parfois des profils dans ce genre peut aider, notamment en infériorité numérique.

Celui ci ne semble pas ultra polyvalent, mais a bien progressé dans ses statistiques en WHL aux Brandons Wheat Kings, avec 24 points dont 8 et 16 assistances il y a deux ans. L’an passé c’est 7 buts et 35 assistances pour 42 points en presque autant de matchs. Il a également pas mal travaillé sur sa discipline, et a la réputation de ne pas mettre de coups gratuits mais de s’interposer uniquement dans le but de stopper une attaque adverse.

Pas forcément un choix optimisé à ce moment de la draft, surtout après avoir échangé le #22 et 72 pour avoir le choix 19. Si les Rangers le justifient par le fait qu’ils voulaient ce joueur impérativement au point de vouloir couper l’herbe sous le pied des NJ Devils qui auraient eu un oeil dessus, et qui repêchaient en 20e position, cela reste un choix conditionnel d’un développement rapide. Le réservoir en défense est copieux, et son profil un tout petit peu plus qu’unidimensionnel rend ce choix compliqué à assumer. Malgré tout, la rumeur dit que le joueur serait presque prêt pour la NHL, et donc en lice pour l’AHL l’an prochain.

Pas un mauvais choix donc, mais un repêchage sans doue trop haut, gâchant de bien meilleures possibilités notamment offensivement.

Choix N°60: William Cuyle (Ailier gauche – Canada)

Se définissant “comme un joueur offensif rugueux dont le modèle n’est autre que Tom Wilson“, William Cuyle provoque un pfffffffffffff de rigueur avec comme réaction première (et primaire) de type “Encore un bourrin, qui va venir peupler la 4e ligne, prendre des minutes de prison, jouer au goon avec Brendan Lemieux, et marquer une déviation de temps à autre“.

A 18 ans, 1m91 et 92 kgs, il est membre de la sélection canadienne U18 et possède quand même des stats l’éloignant un peu de ce statut de pur goon. Cette saison en OHL avec les Windsor Spitfires, il a pu inscrire 22 buts, en plus des 20 assistances, en 62 rencontres.

Globalement son point fort est son habileté au tir. Mais attention, le tir doit être spontané, sur attaque placée, ou rush, mais cela ne doit pas venir d’une action où il doit se sortir d’une mauvaise passe. Si la position est ouverte il tire et est dangereux, si la position ne l’est pas il manquera de proactivité et sera contraint de chercher une passe basique tout au mieux.

Encore une fois, si le contexte tourne bien pour lui, qu’il est épaulé au centre pour être servi correctement, qu’il ne prend pas trop de pénalités, et qu’il parvient à utiliser son physique à bon escient, le choix peut être utile. Utile oui, mais néanmoins douteux pour un choix de 2e tour. D’ailleurs ce choix provient de l’échange de Lias Andersson aux Kings, ce qui signifie que l’on échange un choix N°7 (2017), qui a déjà parcouru les 2/3 de sa maturation pré NHL, contre William Cuyle qui paraît sain d’esprit mais limité techniquement dans l’absolu.

Beaucoup de paramètres doivent donc concorder pour qu’il puisse s’exprimer, et ce type de profils aurait pu être plus légitime un peu plus loin dans le repêchage. Commençons par voir ce que le bonhomme donnera l’an prochain, peut être en AHL, ou en ECHL chez les Maine Mariners.


Leave a comment